Hizya par Maïssa Bey

Être une jeune fille est souvent une période compliquée mais être une jeune fille à Alger est encore plus difficile car le poids des traditions familiales est un frein terrible pour se vivre libre, pour s’assumer telle que l’on voudrait être. Hysya

Au départ, il y avait un poème, un poème chanté que tous les Algériens connaissent, comme tous les Occidentaux connaissent Tristan et Yseult, ou Roméo et Juliette. Ecrit à la fin du XIXe siècle, Hizya raconte la douleur d’un jeune homme qui pleure son amour perdu, la jeune et belle Hizya, qui vient de mourir dans ses bras.

Hizya, la jeune fille qui vit à notre époque a entendu ce poème chanté par des chanteurs bédouins algériens. Elle se met alors à rêver d’être aimée comme l’a été la jeune femme qui a vécu avant elle. Elle travaille dans un salon de coiffure alors qu’elle a fait des études, elle rêve d’un avenir et d’un amour exceptionnels et ne veut pas d’une vie toute tracée, celle qui attend toute jeune fille : « C’est ainsi que, de génération en génération, pour maintenir la tradition, des mères exercent leur pouvoir – le seul qui leur soit permis – sur d’autres femmes, d’autres mères, dans l’espace domestique – le seul qui leur soit réservé. » Hizya éprouve des sentiments contradictoires vis-à-vis de sa propre mère. Osera-t-elle s’opposer à sa famille ? Osera-t-elle voir la réalité en face ou se laissera-t-elle aveugler par le rêve de son amour idéal ?

C’est un roman passionnant qui révèle à la fois une histoire personnelle, une histoire familiale et l’histoire d’un pays attachant et complexe. Maïssa Bey continue, grâce à son parcours littéraire, à donner voix à ces jeunes femmes qui construisent leur chemin vers la liberté

Orly de Jacques Brel (musique ou poésie ?)

 Orly

Jacques Brel

1977

« Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu’eux deux
La pluie les a soudés

Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu’eux deux
La pluie les a soudés
Semble-t-il l’un à l’autre
Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu’eux deux
Et je les sais qui parlent
Il doit lui dire: je t’aime
Elle doit lui dire: je t’aime
Je crois qu’ils sont en train
De ne rien se promettre
C’est deux-là sont trop maigres
Pour être malhonnêtes « 
 Souvent lorsque l’on lit les paroles d’une chanson on trouve un poème tout entier.
Vous ne trouvez pas ??

L’ange de poésie et la jeune femme de Sophie d’ARBOUVILLE

L’ange de poésie et la jeune femme

L’ANGE DE POÉSIE.

 

Éveille-toi, ma sœur, je passe près de toi !

De mon sceptre divin tu vas subir la loi ;

Sur toi, du feu sacré tombent les étincelles,

Je caresse ton front de l’azur de mes ailes.

À tes doigts incertains, j’offre ma lyre d’or,

Que ton âme s’éveille et prenne son essor !…

 

Le printemps n’a qu’un jour, tout passe ou tout s’altère ;

Hâte-toi de cueillir les roses de la terre,

Et chantant les parfums dont s’enivrent tes sens,

Offre tes vers au ciel comme on offre l’encens !

Chante, ma jeune sœur, chante ta belle aurore,

Et révèle ton nom au monde qui l’ignore.

 

LA JEUNE FEMME.

 

Grâce !.. éloigne de moi ton souffle inspirateur !

Ne presse pas ainsi ta lyre sur mon cœur !

Dans mon humble foyer, laisse-moi le silence ;

La femme qui rougit a besoin d’ignorance.

Le laurier du poète exige trop d’effort…

J’aime le voile épais dont s’obscurcit mon sort.

Mes jours doivent glisser sur l’océan du monde,

Sans que leur cours léger laisse un sillon sur l’onde ;

Ma voix ne doit chanter que dans le sein des bois,

Sans que l’écho répète un seul son de ma voix.

 

L’ANGE DE POÉSIE.

 

Je t’appelle, ma sœur, la résistance est vaine.

Des fleurs de ma couronne, avec art je t’enchaîne :

Tu te débats en vain sous leurs flexibles nœuds.

D’un souffle dévorant j’agite tes cheveux,

Je caresse ton front de ma brûlante haleine !

 

Mon cœur bat sur ton cœur, ma main saisit la tienne ;

Je t’ouvre le saint temple où chantent les élus…

Le pacte est consommé, je ne te quitte plus !

Dans les vallons lointains suivant ta rêverie,

Je prêterai ma voix aux fleurs de la prairie ;

Elles murmureront : « Chante, chante la fleur

Qui ne vit qu’un seul jour pour vivre sans douleur. »

Tu m’entendras encor dans la brise incertaine

Qui dirige la barque en sa course lointaine ;

Son souffle redira : « Chante le ciel serein ;

Qu’il garde son azur, le salut du marin ! »

J’animerai l’oiseau caché sous le feuillage,

Et le flot écumant qui se brise au rivage ;

L’encens remplira l’air que tu respireras…

Et soumise à mes lois, ma sœur, tu chanteras !

 

LA JEUNE FEMME.

 

J’écouterai ta voix, ta divine harmonie,

Et tes rêves d’amour, de gloire et de génie ;

Mon âme frémira comme à l’aspect des cieux…

Des larmes de bonheur brilleront dans mes yeux.

Mais de ce saint délire, ignoré de la terre,

Laisse-moi dans mon cœur conserver le mystère ;

 

Sous tes longs voiles blancs, cache mon jeune front ;

C’est à toi seul, ami, que mon âme répond !

Et si, dans mon transport, m’échappe une parole,

Ne la redis qu’au Dieu qui comprend et console.

Le talent se soumet au monde, à ses décrets,

Mais un cœur attristé lui cache ses secrets ;

 

Qu’aurait-il à donner à la foule légère,

Qui veut qu’avec esprit on souffre pour lui plaire ?

Ma faible lyre a peur de l’éclat et du bruit,

Et comme Philomèle, elle chante la nuit.

Adieu donc ! laisse-moi ma douce rêverie,

Reprends ton vol léger vers ta belle patrie !

 

L’ange reste près d’elle, il sourit à ses pleurs,

Et resserre les nœuds de ses chaînes de fleurs ;

Arrachant une plume à son aile azurée,

Il la met dans la main qui s’était retirée.

En vain elle résiste, il triomphe… il sourit…

Laissant couler ses pleurs, la jeune femme écrit.

 

Sophie d’ ARBOUVILLE

Poétesse française 1810-1850

Parallelepipede

Profite de ta vie car tu le mérite

Aime la le temps passe vite

Ramène la vie autour de toi

Anime ta vie comme il se doit

Les souvenirs que tu auras

Les blessures que tu garderas

Enregistre les au bon endroit

La vie te fera faire des choix

Examine les avant d’agir

Pour mieux réfléchir Identifie ce qui arrive

Prend bien soin de toi

Et ce que la vie t’envoie

Dorénavant tu restera toi

Écoute bien ma voix

Invictus

Invictus

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puit où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

William Ernest Henley

Invictus, « invaincu, dont on ne triomphe pas, invincible ».

Tout est dit dans le titre de ce poème écrit en 1875 par William Ernest Henley, encore à l’hôpital suite à une amputation du pied. Lorsque le texte est écrit, il a vingt-cinq ans, il survivra à son opération et vivra avec un seul pied jusqu’à l’âge de cinquante-trois ans.

C’est un texte plein de force, qui exhorte au combat, à la résistance. C’est même plus que ça, c’est un hymne à garder toujours à l’esprit. Il aide à relativiser ses peines et à les surmonter.

Invictus (le film) – 2009 – réalisation de Clint Eastwood

Devenu populaire, le poème a fait l’objet de nombreuses reprises et a notamment inspiré la réalisation du film éponyme retraçant les débuts du premier mandat du président Mandela en 1995. En effet, il joua un grand rôle dans la vie de Mandela durant sa période d’incarcération à Robben Island. Le texte a été sa source d’inspiration pendant ce temps d’emprisonnement mais surtout pendant sa présidence.

Synopsis – En 1994, l’élection de Nelson Mandela consacre la fin de l’Apartheid, mais l’Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport, et fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby sud-africaine. Leur pari : se présenter au Championnat du Monde 1995…

Le principal intérêt du film reste le personnage de Mandela, son engagement envers son peuple et son parcours saisissant. Le film permet de découvrir, il est vrai grossièrement, l’homme et l’histoire de l’Afrique du Sud mais a le mérite de traiter d’un pays et d’une période assez méconnue.

Le 11 février 1990, Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, sortait de prison après vingt-sept années passées en détention. Sa libération met fin au système raciste et violent de l’apartheid en Afrique du Sud, où les Noirs – pourtant majoritaires – devaient vivre séparés des Blancs qui détenaient le pouvoir. Quatre ans plus tard, Nelson Mandela deviendra le premier chef d’État noir d’Afrique du Sud.

Autre intérêt du film : il révèle combien le sport est objet d’instrumentalisation notamment politique. Quelques soient les sociétés ou les époques, la neutralité du sport relève du mythe. En effet, il s’enracine dans les stratégies politiques des États et devient une vitrine de la vitalité et de la grandeur des nations, principal instrument de propagande. Le film met particulièrement bien en lumière cet aspect souvent oublié.

Invictus est un film, certes, quelque peu pétri de bons sentiments….certes un peu patriotique….mais efficace et qui a le mérite de porter un message profondément humaniste.

DONC trois bonnes raisons de voir le film :

– l’interprétation impressionnante de Morgan Freeman en Nelson Mandela

– Matt Damon en rugbyman….. ooooh !

– et  l’intérêt de mieux connaître l’histoire de l’Afrique du Sud et surtout le personnage charismatique de Mandela.

Nell

Larmes…

J’ai mis dans ces mots, tout ce que je n’ai pas su te dire.

J’écris dans ces lignes tout ce qui n’a pas pu sortir.

Je dis mes blessures, mes faiblesses

Mes faux pas, mes maladresses

Aux travers de mon masque.

La peine décris des arabesques

Je l’empêche, je la retiens, mais je n’y peux rien

Mes larmes coulent ma vie se brouille

Je ne pense plus, la mort me hante, mais elle n’est plus la bienvenue

Ma rage est ardente, il faut que je continue, que je ne lâche pas les armes

Mais la vie a perdu son charme

Je suis tombée de haut mais je ne pourrais pas tomber plus bas

Alors j’avance sans baisser les bras

Et même si tout autour de moi la tempête fait rage

Je crois en moi et je ne perds pas courage

Les larmes….me coulent

Et tel un esprit saoul, elles glissent le long de mes joues

Et sur le rivage de mon cœur elles s’échouent.

Doucement, tendrement ou rapidement comme un torrent

Elles roulent, roulent, elles me souillent

Larmes de tristesse, masque de faiblesse

Et telle une tigresse, elles me saignent, elles me blessent

Les larmes me coulent, et tel un esprit saoul

Elles volent au loin synonyme de chagrin.

Léa Martiano

Amour

Puisque l’on ne peut pas, et comme on n’en a pas le droit

Comme tu es mon complice tout autant que mon supplice

Puisque mon amour ne verra jamais le jour,

Et que mon cœur ne résistera pas pendant des heures

Alors je pars

Mais pas un soir

Je ne pourrai t’oublier tout au fond de ma mémoire

Ton visage y est resté gravé

Un souvenir comme une fleur, qui ne pourra jamais faner

Je voudrais être un ange

Pour t’aider, te protéger

Je ne voudrais que tout change

Pour que l’on puisse s’aimer

Léa Martiano

La Vie

Plus ma vie avance moins elle vaut d’être vécue.

Remplie d’intolérances, d’injustices, d’abus…

Combien faudra-t-il  de temps pour que tout change ?

Combien y a-t-il de chance pour que tout soit comme avant ?

Sans aucun doute, je trace tout droit ma route.

Entre pleurs et rage, je perds vite courage

Elle mène droit vers la mort, que se soit ce soir ou plus tard encore.

J’y passerai je le sais dans ce tourbillon de chagrin

Dans cette tempête de haine

Je pense au lendemain, j’aspire au bonheur,

Que ma vie  en soit pleine

Mais malgré cette graine d’espoir, j’ai de plus en plus peur.

Même si je résiste,  et malgré que je persiste

Je me sens tomber dans ce trou noir enchainée à mes sombres pensées

Je ne vois pas le temps passer et je sombre dans l’engrenage

De cette vie complexe et difficile

J’essaye d’en comprendre les rouages et ma défaite est terrible

Je ne comprends plus rien, je ne discerne plus le bien

Seule au cœur de ces mystères la peur est mon unique partenaire

 

Léa Martiano

Le temps…. !

Je vois le temps qui défile, dans ce monde insolite

Tout ce que les années nous volent,

Personne ne peut nous le rendre.

Et malgré les  erreurs que j’ai faites,

On ne recoud pas le passé,

Même avec les aiguilles d’une montre.

On a tous le même combat

Mais on est loin d’avoir des armes.

Avec mon sourire, je bâillonne mes larmes.

Mon cœur ne peut même pas le briser,

Car il n’est déjà plus entier.

Léa Martiano

Elie

Elie


Méandres d’un passé lointain,

Ton visage me hante.

Et je guette chaque lendemain, en espérant que tu rentres.

On ne compte peut-être pas assez,

Pour que tu fasses de nous ta priorité.

Et moi je t’aimais trop pour que tu partes sans un mot.

J’ai appris à cacher ma douleur,

Mais au fond elle est bien éveillée,

Derrière cet arc en ciel de couleur.

Elle est bien ancrée.

Hymne à mon frère perdu,

tu m’as tant déçu par tes actes, tes choix.

Mais j’ai foi en toi, un jour tu reviendras….

Léa Martiano