Damoiselles et damoiseaux les bibliothécaires,
Par la présente missive, je souhaite vous informer d’un désagrément devant lequel vous m’avez placé, pas plus tard que la semaine passée.
En effet, et pour que vous compreniez parfaitement l’incommodité que j’ai vécu, je me dois de vous faire part d’un contexte qui ne me semble pas négligeable.
Je nourris depuis mon plus jeune âge une passion démesurée pour la littérature, si bien qu’aucun écrit ni aucun auteur n’a de secret pour moi. Je suis en mesure de réciter des passages entiers de Tahar Ben Jelloul ou de Zola, de Rabelais ou de Shakespeare, de Houellebecq ou de Molière, de Maupassant ou d’Ahmadou Kourouma à Voltaire, de Dostoïevski à Camus, je cesse là l’énumération, je pense que vous devez avoir compris.
Je souhaite aussi vous faire savoir que je rédige actuellement ma dixième thèse dans le domaine de la littérature.
Vous comprendrez très rapidement ma difficulté.
Il se trouve que n’ayant actuellement aucun livre pour apaiser ma soif de littérature, j’ai eu l’idée de découvrir de nouvelles formes de littérature. J’ai donc emprunté, dans votre bibliothèque, un livre composé d’images coloriées à l’intérieur de plusieurs cases, qui parsèment chacune des pages, appelé communément BD.
J’ai éprouvé, pour la première fois de mon existence, une réelle difficulté à comprendre, moi qui lisait pourtant Hegel et Leibnitz à 10 ans.
Je vous saurai donc gré de bien vouloir me transmettre un mode d’emploi pour pouvoir lire ce type de manuel.
Je vous remercie d’avance de votre compréhension.
Veuillez accepter, damoiselles et damoiseaux, l’assurance de ma considération distinguée.
Monsieur Bègue BD