Désirée a passé son enfance à chercher sa place, trimballée de familles d’accueil en internats, avec, comme une parenthèse enchantée, une année chez celle qu’elle appelle « le bonheur », sa grand-mère, à Biarritz. Pourquoi ses parents semblent-il dépenser autant d’énergie à s’éloigner d’elle ? Pourquoi cette carte famille nombreuse dans sa poche et ces voyages pourtant seule ? Et ce prénom, Désirée, comme un pied de nez ? Les réponses à ces questions se trouvent dans un vieux carton, oublié dans un grenier…
Mêlant très justement destinée personnelle – celle de Désirée qui ne l’était justement pas et en a subi les conséquences familiales – et histoire collective, celle des femmes, victimes de l’hypocrisie des années 70; des avortements clandestins, d’un corps médical buté, Le Choix retrace le combat pour le vote de la loi Veil en 1975.
Servi par un dessin sensible, bienveillant et précis, dans un élégant noir et blanc, Le Choix s’avère un document précieux pour appréhender les étapes d’un combat et l’urgence de soutenir sans faille un droit inaliénable.
Pour aller plus loin
Annie Ernaux, « J’ai toujours été persuadée que rien n’était jamais gagné pour les femmes » (interview pour L’Humanité en 2014)