Pentagon Papers de Steven Spielberg, avec Meryl Streep, Tom Hanks, Matthew Rhys, Bob Odenkirk. Durée: 1h55. Sortie le 24 janvier 2018

Inspiré de faits réels datant d’il y a près de cinquante ans, le film de Steven Spielberg est un vibrant éloge de la liberté de la presse et de l’égalité des sexes qui se veut pamphlet anti-Trump, sans prendre en compte tout ce que la situation contemporaine a de singulier.

Une réponse dans l’urgence

Réagissant au quart de tour à l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et à son utilisation manipulatrice de l’information comme à ses tentatives de bâillonner les enquêtes indépendantes des grands médias, Spielberg a bouleversé son plan de travail (consacré au film de science fiction Ready Player One) pour tourner et sortir à toute vitesse Pentagon Papers.

Le film s’inspire, comme on sait, de l’histoire réelle des documents secrets révélés grâce à un analyste de l’armée américaine, Daniel Ellsberg, et diffusés par le New York Times, puis, après que le président Nixon ait fait bloquer la parution par un juge, par le Washington Post, et repris ensuite, face aux pouvoirs exécutifs et judiciaires coalisés, par de nombreux titres de presse.

L’autre côté de l’espoir 2017 Réalisé par Aki Kaurismäki 1h38 avec Sherwan Haji, Sakari Kuosmanen, Simon Al-Bazoon

L’essentiel, c’est la solidarité. Comme au temps de L’Homme sans passé(2002), de l’Armée du salut et de la soupe populaire. Comme dans Le Havre (2011), où un gamin arrivé clandestinement du Gabon était recueilli par un cireur de chaussures. Si Kaurismäki nous parle à nouveau en 2017 du destin d’un migrant, c’est pour faire entendre un besoin de fraternité devenu encore plus frappant. La réalité s’est durcie.

En même temps qu’il épingle la gestion bureaucratique d’une crise humanitaire, le Finlandais reste dans la générosité. Il retrouve son sens du comique burlesque pour raconter des vies mondialisées, qui font se croiser Afrique et Japon sur la Baltique ! L’Autre Côté de l’espoir est le film de tous les partages. Entre la sombre réalité et la légèreté qui permet d’y survivre. Entre un ­Syrien et un Finlandais qui, avec leurs cheveux gominés, ont belle allure. Leur héroïsme, c’est l’humanisme.

La Compagnie des menteurs de Karen Maitland

  1. La peste s’abat sur l’Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays, en proie à la panique et à l’anarchie, un petit groupe de neuf parias réunis par le plus grand des hasards essaie de gagner le Nord, afin d’échapper à la contagion. Parmi eux, un vendeur de saintes reliques, un magicien, une jeune voyante, un conteur, une domestique, deux musiciens italiens, un peintre et sa femme enceinte. Neuf laissés-pour-compte qui fuient la peste mais aussi un passé trouble. Bientôt, l’un d’eux est retrouvé pendu, puis un autre démembré, un troisième poignardé… Seraient-ils la proie d’un tueur plus impitoyable encore que l’épidémie ? Et si celui-ci se trouvait parmi eux ? Toutes les apparences ne vont pas tarder à s’avérer trompeuses et, avec la mort qui rôde de toutes parts, les survivants devront faire preuve d’une incroyable sagacité, au milieu des secrets et des mensonges, pour trouver le mobile des meurtres et résoudre l’énigme avant qu’il ne soit trop tard.

Suffragette de Sarah Gavron (film)

Suffragette

de Sarah Gavron

 

Sortie dans les salles en octobre 2015

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19554094&cfilm=222967.html

 

Emmeline Pankhurst. et ses comparses de lutte se retrouvent en plein mouvement révolutionnaires britannique, pour les droits civiques de la femme.

Tranche historique à l’origine de l’arrivée des droits de la femme se film historique est attendu depuis 4 ans.

On compte sur ce thème fort et le casting pour nous replonger à la fin du XIX siècle au moment de l’un des combats les plus emblématiques de l’époque.

Je ne serais que vous recommander d’aller en salle pour  (re)découvrir ce sujet fondamental qui nous montre que rien n’est jamais acquit à l’homme et encore moins à la femme. 

Penny Dreadfull (série)

                Penny Dreadfull

(débuté en 2014)

Univers

Dans le Londres de l’époque Victorienne, Vanessa Ives, une jeune femme puissante aux pouvoirs hypnotiques, allie ses forces à celles d’Ethan, un garçon rebelle et violent aux allures de cowboy, et de Sir Malcolm, un vieil homme riche aux ressources inépuisables.

Ensemble, ils combattent un ennemi inconnu, presque invisible, qui ne semble pas humain et qui massacre la population…

Une saison achevée une seconde en cours de diffusion. Environ 10 épisodes de 45 minutes. (Uniquement en VO pour le moment)

Bande annonce de la série

https://www.youtube.com/watch?v=YFXHfEqMcis

Avis

Une série fantastique avec une ambiance sombre pleine de mystère. L’intrigue joue  avec les codes et les croyances de l’époque ce qui nous donne également un aperçu historique. On croise tous les personnages de la littérature anglaise du XIX siècle. Dorian Gray et le docteur Frankenstein se retrouvent par exemple à travailler ensemble pour aider l’héroïne à pourchasser une menace. Bien sûr personne n’est tout à fait innocent et les menaces s’accumulent pour pas mal de tension et beaucoup de plaisir. A noter la prestation d’Eva Green remarquable dans le rôle de Vanessa Ives !

 

DC

YANKOV

Yankov…

Voilà un prénom que je retiendrai et qui se trouve être le titre d’un incroyable témoignage de Rachel Hausfater.

Yankov est un des rescapés des camps de la mort; avec d’autres comme lui, ils sont recueillis dans une maison d’enfants. Mais comment redevenir un enfant quand on a vécu l’horreur ?

L’écriture poétique  de l’auteur restitue avec acuité les pensées et les émotions de ces enfants rendus sauvages et qui ont presque tout oublié de la tendresse, de la tranquillité, et qu’une faim constante dévore.A travers ce récit dramatique et bouleversant, Rachel Hausfater rend hommage aux enfants rescapés des camps, squelettiques, affamés et seuls au monde qui sont arrivés malgré toutes les horreurs endurées à devenir par la suite des hommes et des femmes accomplis ( pour la plupart mais malheureusement pas tous). La puissance des mots est remarquable puisque les larmes coulent aussi souvent que les chapitres s’enchaînent.Ce récit est Remarquable.Rachel Hausfater nous raconte l’histoire authentique de ces enfants à qui on a volé cette enfance sacrée et qui doivent réapprendre à redevenir eux-mêmes: libres et insouciants, après avoir vécu l’horreur. L’écriture est de toute beauté. Cela cogne dur et fort, ça vous noue parfois l’estomac. C’est un texte admirable, poignant, à recommander à partir de 14 ans.

« On a tout perdu.Et on est tous perdus.

Mais quand même,on est là.

Orphelins,mal en point,malheureux.

Des miettes d’enfants.

Mais vivants. »

Wake Up America

Chronique poignante de la lutte des noirs américains pour obtenir des droits civiques, Wake up America nous immerge dans l’Amérique ségrégationniste de l’après seconde guerre mondiale.

C’est à travers le parcours de John Lewis, qui est toujours aujourd’hui député aux États-Unis, que l’on se rend compte (même si cela ne faisait pas beaucoup de doute) dans cette bande dessinée de l’horreur de la ségrégation raciale dont étaient victimes les afro-américains il n’y a encore pas très longtemps. Grâce à de nombreux détails de sa vie quotidienne, décrits par Andrew Aydin et dessinés par Nate Powell , J.Lewis parvient à nous faire ressentir ce que pouvaient être l’humiliation constante d’être considéré comme un être inférieur par toute une population. L’engagement progressif de John Lewis dans la lutte pour les droits civiques est détaillé avec précision et force. Il s’agit ici du premier tome d’une trilogie qui s’étendra jusqu’à l’année 1968.

J’ai été profondément touché par ce soucis du détail qui nous fait ressentir le caractère profondément humain de John Lewis et exacerbe donc le caractère injuste de la discrimination dont furent victimes les noirs américains. Le côté historique est également très présent car l’on croise Martin Luther King ou Rosa Parks que le protagoniste a eu l’occasion de côtoyer au cours de son combat. Un vrai coup de cœur donc sur lequel il faut se jeter, pour comprendre ce qu’était l’Amérique rurale des années 1950-1960.

(cliquez sur l’image pour savoir si un exemplaire est disponible à la bibliothèque).

 

1789 les amants de la Bastille (la comédie musicale)

1789

1789 les amants de la Bastille est une comédie musicale relatant la Révolution Française dans sa première phase qui était les beaux discours, et les idées innocentes. Mais cette comédie, comme son nom l’indique, nous raconte l’histoire des amants de la Bastille, Olympe, gouvernante des enfants royaux a Versailles et Ronan, paysan dont le père fut tué devant ses yeux par une injustice, sur ordre du roi et qui depuis poursuit ses rêves de révolution. Par hasard et heureusement il rencontre Olympe et tous deux tombent follement amoureux.

Mais qu’adviendra-t-il de?

Ils vivent tous deux dans un monde opposé et sont mêmes ennemis.

L’amour sera-t-il plus fort que les castes? 

 

J’ai beaucoup aimé cette comédie musicale parce qu’elle nous transmet beaucoup d’émotions, la détresse d’une mère, le désespoir d’un fils, l’injustice… A chaque fois que je regarde cette comédie, je pleure, je rie, je hurle, je chante et toujours aux mêmes moments.

J’ai aussi beaucoup aimé les chansons qui sont magnifiques, les paroles sont sublimes et les chanteurs ont sût mettre l’émotion qui convenais dans chaque parole. Et pour ceux qui ont suivit la première saison de The Voice, sachez que notre cher Ronan Masurier, amant de la Bastille, n’est autre que Louis Delort finaliste de la saison 1. il interprète superbement le rôle de Ronan.

De plus, le scenario  respecte l’Histoire de la Révolution, en effet il met en scène les personnages chocs de ce soulèvement tel que Robespierre, Camille Desmoulins ou encore Mirabeau.

La mise en scène et les chorégraphie mise en place par Giuliano Peparinni sont tout simplement sublime et les effets 3D sont bluffant.

Je vous recommande vivement de la voir (elle est sortie en DVD) ou si vous n’êtes pas convaincu, écoutez quelques chansons, l’intégral de l’album est sur You tube.

Bon visionnage!

« Le jour où on a retrouvé le soldat Botillon » de Hervé Giraud

Noël Botillon a 20 ans lorsqu’il est envoyé au combat en 1914. Il nous raconte son quotidien, l’absurdité de la situation, le désespoir, l’ennui et les privations. Cent ans plus tard son arrière arrière petit-fils est en vacances chez son arrière grand-mère qui n’a jamais connue son père, Noël, jamais revenu du front. L’enfant va découvrir le destin tragique de son ancêtre au gré du récit de son arrière grand-mère tout en expérimentant lui même le « jeu » de la guerre avec ses voisins, transposant ainsi à notre époque l’absurdité du conflit.

Hervé Giraud nous livre ici un très beau récit. Sans concession avec la guerre et sans chercher à la justifier, il nous montre tout en simplicité et en puissance l’aberration de cette tragédie. L’alternance des chapitres ayant pour narrateur l’arrière arrière grand père puis l’arrière arrière petit fils permet de garder bien vivant la mémoire de ces hommes tombés inutilement au combat. Un récit émouvant, court et puissant mais également très accessible pour tenter de percevoir et de « comprendre » ce que fut la première guerre mondiale.

A partir de 13 ans.

(cliquez sur l’image pour voir dans quelles bibliothèques le livre est disponible).

Belle Epoque de Elizabeth Ross

Belle Epoque

 

“Louez un Faire-valoir, vous en deviendrez d’emblée plus attirante “

Nous sommes en 1889 à Paris. Maude Pichon, 16 ans vient de s’enfuir de sa Bretagne natale il y a de cela quelques semaines, car son père voulait la marier de force avec le boucher du village. La voici à quelques jours du l’Exposition Universelle, errant  sous le sou dans les rues de la ville-lumière, jusqu’à ce qu’elle tombe sur une annonce peu commune qui ne lui révèle rien ni sur les compétences à avoir, ni  sur le poste :

On demande
Des jeunes femmes
pour faire un ouvrage facile.
Bienséance respectée.
Présentez-vous en personne
à l’agence Durandeau,
27, avenue de l’Opéra, Paris.

La voici donc qui se présente à l’Agence Durandeau, sans savoir que si le responsable de l’agence la trouve parfaite pour le poste, ce n’est pour ses compétences :

 – Notez ses cheveux, à peine plus remarquables que de la paille mouillée ; ce nez en trompette ; ces tâches de rousseurs et ce teint fané ; et ce regard éteint – bovin dans l’expression, dirais-je… (page 20)

Si Maude semble tellement convenir aux exigences de M. Durandeau, c’est parce qu’elle n’a aucune beauté car le métier de cette entreprise est de fournir des  “faire-valoir“  aux jeunes filles de bonne famille ainsi qu’à leur mères. En effet, l’agence n’embauche que des filles plus laides les unes que les autres. Des jeunes femmes sans éclats qui pourront mettre en valeur beauté et silhouette de ces femmes de la haute société car après tout nous sommes à Paris et à Paris tout se vend…

Bienvenue dans ce monde de la haute société parisienne où tout n’est qu’apparat, frivolité et  beauté superficielle. Un monde où règne la richesse, les bals, les mariages de convenances, les dîners,  l’abondance. Un monde où les femmes sont prêtes à tout pour se mettre en valeur et plaire.

C’est un roman qui m’a fait penser à la série Uglies de Scott Westerfeld bien qu’ici nous ne sommes pas dans un monde futuriste mais plutôt à l’époque de l’exposition Universelle avec la création de la Tour Eiffel.  L’auteur s’est librement inspiré de la nouvelle d’Emile Zola Les Repoussoirs. Un bon roman où l’on retrouve un peu de l’univers des Rougon-Macquart.